Sunday Press / 13
(…) Envoyé à Lens pour promouvoir la nouvelle antenne du Louvre, le tableau y est cette fois tagué par une jeune déséquilibrée… Trop, c’est trop. Fin 2013, les autorités du Louvre refusent tout net que la Liberté… tente l’aventure chinoise, comme il avait été envisagé pour célébrer le 50e anniversaire de la reconnaissance de la République populaire par le général de Gaulle. Ce serait mettre le chef-d’œuvre « en danger » argue la ministre de la culture, Aurélie Filipetti, invoquant la « fragilité » de la toile. Et aussi l’exposer à l’imprévisible : c’est la Liberté guidant le peuple que l’artiste chinois Yue Minjun avait pastichée après la répression de Tiananmen eut anéanti l’aspiration à la libéralisation et à la démocratie des étudiants de Pékin. « Aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, le tableau de Delacroix n’est pas une représentation figée de la République française, analyse Sébastien Allard (directeur du département des peintures du Louvre). Il incarne un mouvement, celui de la France qui apporte la liberté, la démocratie au monde. »
Nathalie Raulin, Libération, 12 & 13 juillet 2014, n° 10312.
(…) Les aiguilles de la nouvelle horloge du Parlement bolivien, à La Paz, tournent désormais de gauche à droite, à l’inverse des nôtres. Une façon de dénoncer l’hégémonie du Nord et de promouvoir « la technologie du Sud ». Le vice-président bolivien a indiqué que le gouvernement envisageait de modifier toutes les horloges des institutions publiques.
Louise Couvelaire, M, le magazine du Monde, 12 juillet 2014, n° 147.
(…) D’une voix moins grave que la tessiture du ténor : « Je n’aime pas m’écouter. Choisir ces pièces m’est pénible. En concert, tout n’est pas bon, sans doute, mais il arrive qu’on sente une magie. Mon besoin de jouer pour les gens, mon désir de les atteindre par une sorte de télépathie me sont indispensables. Je crois que l’essence du jazz est là. » Après avoir bouleversé formes et règles avec les héros de la révolution en jazz (Charlie Parker, Thelonius Monk, Miles Davis, Max Roach, Clifford Brown), Sonny Rollins a fini par mettre au point un style qui ne convient qu’à son génie. Performance flamboyante où il donne tout : sa vie, la vie du jazz, l’impossible, un rêve de révolution.
Francis Marmande, le Monde, 12 juillet 2014, n° 21611.
(…) J’entends les inquiétudes répétées sur le niveau de la croissance. Mais il faut d’urgence se libérer de ce système et ne plus fonder nos sociétés sur le principe de cette croissance destructrice qui aliène les hommes, détruit les forêts, écume les mers. Nous courons à notre perte si nous recherchons l’illimité dans un monde limité. La quête de superflu est partout, qui déséquilibre les relations humaines. L’alibi de la croissance crée des disparités terrifiantes. Le cinquième de la population mondiale posséderait les quatre cinquièmes des richesses de la planète ! L’insociabilité est érigée en organisation mondiale du vivre ensemble. Toute idée de morale et d’équité est évacuée. La croissance des plus riches est au prix de la relégation humaine, du chômage, de l’exclusion. Nous vivons sur l’énorme malentendu qu’il n’est de richesse que monétaire. Mais les gens ne vivent pas que de monnaie ! Ils vivent des biens réels, la terre, les semences, l’eau. En les bafouant, nous risquons le dépôt de bilan planétaire.
Pierre Rabhi (à partir d’un entretien avec Éric Fottorino, le un, 9 juillet 2014, n° 14.
(…) Après sa naissance dans l’agglomération parisienne, le 6 mars 1930, le musicien prodige commence les cours de violon à l’âge de 5 ans, donne des cours dès 7 ans, joue en public à 8 ans et se produit dans les plus grands orchestres entre 9 et 15 ans.
Nommé deux fois commandeur de la Légion d’honneur, Lorin Maazel a dirigé plus de 150 orchestres dans quelque 5.000 opéras ou compositions différentes et participé à plus de 300 enregistrements de Beethoven à Tchaïkovski, en passant par Debussy, Rachmaninoff et Strauss.
Il a eu des responsabilités diverses aux directions de l’Opéra de Berlin et de Vienne, du Philharmonique de Munich et de New York, notamment. C’est avec ce dernier orchestre qu’il avait donné un concert sans précédent en Corée du Nord en 2008, qui avait été retransmis en particulier à la télévision d’Etat nord-coréenne.
Marié et père de quatre enfants, Lorin Maazel était également compositeur, avec son premier opéra “1984” inspiré du livre de George Orwell, inauguré à l’Opéra royal de Londres à Covent Garden et joué à guichets fermés à La Scala à Milan.
AFP, 13 juillet 2014.